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mercredi 22 janvier 2014

Trois destinées, tome 1: L'impulsive - Tessa Dare

Ne fais pas de moi un homme bon et généreux. Tu es bien placée pour savoir que je ne le suis pas. Je t'ai épousée par égoïsme, en prétendant que je voulais prendre soin de toi. J'ai menti.
Il riva ses yeux aux siens.
Je te désirais, reprit-il d'une voix tremblante. Plus que tout ce que j'avais désiré toute ma vie. J'en perdais le sommeil.
Lucy s'adossa à la porte, soudain faible.
Je savais que tu voulais te marier par amour, mais peu m'importait. Comme ce soir. Je t'ai prise comme une brute, et je t'ai fait mal.
Il tendit une main vers elle, se figea, puis frappa la porte du poing.
Alors ne fais pas de moi un homme bon ! Je suis une brute ! Je t'interdis de m'aimer !





Le résumé :
Lucy Waltham a toujours été une aventurière hardie et elle vient de décider qu’elle irait à la chasse au mari. Mais elle a besoin d’abord de s’entrainer. Elle se tourne alors vers le meilleur ami de son frère, Jeremy Trescott, le Comte de Kendall pour parfaire ses talents avant de jeter son dévolu sur un autre homme. Mais son entrainement au baiser va faire naître une passion flamboyante, une qui pourrait bien griller tous ses plans.

Jeremy possède un titre important, une vaste fortune et un passé douloureux, empli de secrets soigneusement cachés. Il se tient prudemment à distance de toute émotion mais s’il veut détacher Lucy de ses projets insensés, il doit lâcher la bride à ses sentiments. Leur opposition est aussi énervante que délicieuse mais plus il parvient à gérer cette tentatrice entêtée, plus Jeremy perd contrôle. Quand le scandale éclate, devra-t-il abandonner Lucy à son sort ? ou mettra-t-il son coeur en péril pour la faire sienne ?





L'extrait :
Minute ! l'interrompit Lucy. Vous parlez trop vite.
Elle écrivit à toute vitesse.
— Tu... es... mon... seul... C'est bon, continuez.
— Tu es mon seul amour. Je pense à toi nuit et jour, et je me languis de tes caresses. Quand je ferme les veux, mon corps se souvient de la chaleur de tes mains sur moi.
Sophia marqua une pause pour boire une gorgée de vin.
— Quand je bois du vin, mes lèvres se souviennent de la fièvre de tes baisers.
— Excellent ! commenta Lucy tout en trempant sa plume dans l'encrier.

— Merci. Je suis inspirée, ce soir.



L'extrait :

Un coup frappé à sa porte au cœur de la nuit ne pouvait annoncer qu'une catastrophe.
Jeremy enfila en hâte un vieux pantalon et traversa avec appréhension sa chambre à coucher. Un incendie ? Il ne percevait aucune odeur de fumée. Peut-être y avait-il un problème chez les Waltham ? A moins qu'il ne s'agisse d'un message urgent de son régisseur ? Des ennuis à Corbinsdale, cela n'aurait rien de surprenant...
Un souvenir lui revint, douloureux, lancinant, et son cœur se mit à battre un peu plus fort dans sa poitrine. La main sur la poignée de la porte, il s'immobilisa, maudissant sa mémoire qui lui rappelait avec une pénible acuité des images qu'il avait vainement tenté de chasser pendant des années.
Faisant appel à sa raison, il parvint à refouler la sourde inquiétude qui le taraudait. Malgré les ombres étranges que jetaient sur les murs les lueurs assourdies des braises rougeoyantes, il parcourut la pièce d'un regard résolu. Ce n'était pas cette nuit-là. Il se trouvait dans sa chambre de Waltham Manor, et non en train d'errer dans les bois de Corbinsdale. Plus de vingt ans avaient passé; il n'était plus un gamin. Quoi qui l'attende de l'autre côté du lourd battant de chêne, il était armé pour y faire face.
Lorsqu'il fit coulisser le verrou rouillé et ouvrit la porte d'un geste ferme, il était prêt au pire.
Ne bougez pas ! lui ordonna-t-on dans un murmure.
En un éclair, il entrevit une silhouette féminine, une masse de boucles acajou, deux petites mains qui se tendaient vers ses épaules... Et soudain Lucy Waltham, sœur cadette de son meilleur ami, se haussa sur la pointe des pieds et pressa ses lèvres contre les siennes avec un tel élan qu'il vacilla et se cogna au montant de la porte.
Bonté divine ! Cette gamine l'embrassait !
Ma foi, il s'était préparé au pire. Et de tous les baisers que Jeremy Trescott avait connus en vingt-neuf ans, celui-ci était sans conteste le pire.
Bouche fermée, yeux grands ouverts, Lucy l'embrassait avec un absolu manque de savoir-faire qu'elle compensait par un enthousiasme touchant. Quant à ses mains, elles semblaient partout à la fois - dans ses cheveux, sur ses épaules, sur son large torse.
Ce n'était pas un baiser, mais un assaut. Qui plus est, c'était incompréhensible, parfaitement absurde... et totalement immoral.
Jeremy la saisit par les bras et s'arracha à son ardente étreinte.






L'extrait :
Elle dirait son nom.
Lucy..., gémit-il contre ses lèvres.
D'une main, il lui caressa la hanche. « Elle est à moi ! » songea-t-il en refermant ses doigts sur sa cuisse. Dans un froissement de mousseline, il remonta sa jupe jusqu'à son genou. Sa main s'aventura sous les plis de ses vêtements, glissa le long de sa cuisse, jusqu'à l'endroit où son épais bas s'arrêtait et où commençait... le paradis. Sa peau tendre et souple frémit sous sa caresse. Libérant ses lèvres, elle appuya le front contre son torse.
Lucy, dit-il d'une voix rauque. Lucy, regardez-moi.
Elle leva les yeux mais son visage était dans l'ombre. Il ne pouvait la voir. Elle ne pouvait le voir non plus. Ils étaient deux étrangers enlacés dans l'obscurité.
Alors, la prenant par les cuisses, il la souleva, s'écarta du montant contre lequel il était adossé et, d'un mouvement fluide, pivota sur lui-même pour la plaquer contre le panneau d'ébène, inversant leur position. Des éclats de lumière dansèrent sur son visage et ses seins. Elle le regardait, les pupilles dilatées, les lèvres entrouvertes gonflées par les baisers.
« Elle est à moi ! » songea-t-il encore en prenant sa bouche avec avidité. Elle ne lui offrit aucune résistance, mais il s'écarta aussitôt. Il voulait voir son visage, regarder ses lèvres si appétissantes s'arrondir autour de son prénom.
Enfin, il la reposa sur le sol, la faisant descendre le long de sa cuisse avec une lenteur délibérée. Elle se cambra avec un gémissement étouffé, puis s'abandonna contre le panneau de bois en fermant les yeux. Jeremy glissa alors de nouveau ses mains sous ses jupes pour faire courir ses doigts sur le haut de ses cuisses. Il la vit se mordre la lèvre tandis qu'il poursuivait sa progression et parvenait à sa toison aux boucles humides. D'un geste franc, il caressa le triangle fauve. Elle rouvrit soudain les yeux.
Oui..., murmura-t-il en commençant à la caresser doucement.
Elle fut parcourue d'un frisson, prit une inspiration saccadée, mais soutint son regard. Oui. Bon sang, cela aurait été tellement facile ! Une braguette à ouvrir, un coup de reins, et il la possédait. Totalement. Hélas ! Il la voulait désespérément, si ardemment qu'il en avait mal, que son cœur lui martelait la poitrine et que tout son corps tremblait de désir... mais il ne la voulait pas comme cela.
Il fallait qu'elle se donne à lui. A lui, et non au fantôme d'un autre.
Il continua de lui prodiguer son impudique caresse jusqu'à ce qu'elle laisse échapper de petits gémissements d'encouragement.
Oh ! Soupira-t-elle. O mon Dieu...
« Elle est à moi ! » se répéta-t-il en introduisant un doigt entre les plis moites et brûlants de sa féminité. Elle entrouvrit les lèvres. Une supplique passa dans son regard. « Dis mon nom. Pas celui de Dieu, ni du diable, ni de qui que ce soit d'autre. Le mien ! »
Bien qu'emporté par la passion, Jeremy était vaguement conscient de bruits non loin d'eux, à l'extérieur. Des pas assourdis, des voix étouffées. Pourtant, il continua d'entrer en elle, refusant d'entendre autre chose que son petit cri étranglé. Elle le prit par l'épaule d'un geste fiévreux.
« Dis mon nom ! » la supplia-t-il silencieusement.
Toby ! Articula-t-elle dans un souffle.
Il se figea tandis qu'elle enfonçait ses ongles dans sa peau. Il retira sa main.