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jeudi 1 octobre 2015

The Driven Trilogy, Tome 1 : Driven - K. Bromberg





Je suis l'exception à la règle.






Dans un monde rempli de femmes prêtes à tout, je suis un challenge pour le douloureusement séduisant Colton Donavan. Un homme habitué à obtenir tout ce qu'il désire.
Colton est entré dans ma vie telle une tornade : me privant de mon contrôle, testant mes vulnérabilités au-delà de leurs limites, et perçant les murs protecteurs érigés autour de mon coeur. Déchirant le monde que j'avais si précautionneusement bâti avec de la structure et de la discipline.
Je ne peux pas lui donner ce qu'il désire, et il ne peut pas me donner ce dont j'ai besoin. Mais après avoir entrevu les sombres secrets qui se cachent derrière son âme blessée, puis-je vraiment m'en aller ?
Notre alchimie sexuelle est indéniable. Nos besoins individuels d'avoir le contrôle est irréfutable. Mais lorsque nos mondes s'entrechoquent, l'alchimie est-elle suffisante pour nous rapprocher ou nos secrets nous sépareront-ils à jamais ? 

(Traduction Forum BdP – merci à elle)



 
J'ai fait une chronique pour Songe d'une nuit d'été.

Vous la trouverez ici.

 Cliquez sur la couverture 
pour lire les autres chroniques de la série.
http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2014/11/the-driven-trilogy-tome-1-driven-k.html http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2015/10/the-driven-trilogy-tome-2-fueled-k.html  http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2015/10/the-driven-trilogy-tome-3-crashed-k.html


Il se penche vers moi pour m’embrasser. Un baiser si tendre et si affectueux que les larmes me montent aux yeux parce que sa tendresse me désarme et me va droit au cœur. Quand il rouvre les yeux, il me regarde fixement, l’espace d’un moment. Quelque chose passe brièvement dans son regard, quelque chose que je n’arrive pas à déchiffrer.

Il secoue la tête et me soulève avant de se glisser hors du lit sans un mot. Il se lève à la hâte en évitant mon regard interrogateur et se passe une main dans les cheveux.

– Bordel.

Je suis des yeux ses larges épaules halées et son cul sexy tandis qu’il se dirige vers la salle de bains. J’entends le bruit de l’eau qui coule et un deuxième juron étouffé.

Je m’enveloppe dans le drap, tout à coup je me sens seule et mal à l’aise. Au bout d’un moment, Colton ressort de la salle de bains, vêtu d’un boxer noir. Il s’arrête dans l’embrasure de la porte et me regarde. Toute trace de l’émotion et de la chaleur qui étaient dans ses yeux quelques minutes plus tôt a disparu, remplacée par une appréciation distante et froide quand il me regarde dans son lit. Il n’est plus détendu. La tension autour de ses yeux et la crispation de sa mâchoire sont visibles.

– J’ai besoin d’un verre. Tu veux quelque chose ?

Je fais non de la tête, craignant, si je parle, que la tristesse que je ressens en le voyant si détaché ne fasse qu’empirer les choses. Il tourne les talons et va dans la pièce principale de la suite. Je suppose que j’ai ma réponse. Je n’étais qu’un challenge pour lui.

Le défi relevé, maintenant je n’ai plus d’utilité.

Je porte la main à mon sternum pour tenter de dissiper la douleur logée dans ma poitrine. De diminuer le sentiment d’avoir été utilisée.





Un cri étranglé sort de sa bouche.

– Non !

Il bondit hors du lit et tourne en rond, les jambes écartées, les genoux fléchis, les poings serrés devant son visage. Un visage qui reflète une folle terreur : les yeux arrondis au regard hanté, qui papillotent, les dents serrées et les muscles de son cou étirés à craquer. Sa poitrine se soulève par à-coups, son corps se tend et vibre sous l’effet d’une vigilance aiguë. La sueur perle sur son front.

Je porte machinalement la main à mon épaule douloureuse. Je tremble sous l’effet de la poussée d’adrénaline, choquée par ce qui vient de se passer. Si je n’avais jamais été témoin de ce genre de réaction à un cauchemar, chez les gamins dont je m’occupe, j’aurais été encore plus effrayée. Si Colton n’avait pas ce regard terrorisé, ça m’aurait fait rire de le voir là comme ça, nu, l’air prêt à se battre. Mais je sais que ce n’est pas une plaisanterie. Je comprends que Colton fait régulièrement ce rêve, surgi de ce passé qui le poursuit silencieusement et qui continue à le traumatiser quotidiennement.

Je fais rouler mon épaule qui continue à me faire souffrir.

– Colton.

Je l’appelle d’une voix calme pour ne pas le réveiller en sursaut.

Son regard devient plus précis et la tension dans sa posture diminue progressivement. Il tourne la tête et me regarde, une foule d’émotions se bousculent dans ses yeux : la gêne, la honte, le soulagement, la peur et l’appréhension.

– Oh, bordel !

Un soupir tremblant s’échappe de ses lèvres et il se passe les mains sur le visage pour en effacer la peur. On n’entend dans toute la pièce que sa respiration haletante, le frottement de ses mains sur sa barbe naissante et le bruit des vagues.

– Bordeeeel !

Il plisse les yeux en me voyant masser mon épaule. Je vois ses poings qui s’ouvrent et qui se ferment quand il se rend compte qu’il m’a fait mal. Je ne bouge pas quand ses épaules s’affaissent et qu’il baisse les yeux.

– Rylee… je…

Il se tourne brusquement et pose la main sur sa nuque en baissant la tête.

– Laisse-moi une minute, putain !

Il se précipite dans la salle de bains à grands pas.

Je remonte les draps sur ma poitrine et le regarde sortir, j’aimerais aller vers lui et lui dire des choses auxquelles il ne croit pas ou qu’il ne veut pas entendre. Je reste assise, indécise, quand j’entends le son parfaitement reconnaissable de Colton qui vomit. C’est comme un coup de couteau dans mon ventre, je ferme les yeux en serrant les paupières, je voudrais tellement pouvoir l’aider.

Le bruit de la chasse d’eau me parvient, suivi d’un juron étouffé, et puis le robinet qui coule et le bruit de la brosse à dents. Je sors du lit et j’enfile le t-shirt de Colton. Quand je l’entends soupirer de nouveau, j’entre dans la salle de bains pour m’assurer qu’il va bien. Nous restons immobiles. Il regarde fixement l’eau qui coule du robinet. Son angoisse, palpable, flotte dans l’air entre nous. Il se passe une serviette sur le visage et se tourne vers moi. Quand il abaisse la serviette, le regard fixe qu’il pose sur moi n’est pas le sien. Celui dont je suis tombée amoureuse. C’est un regard mort. Froid. Dépourvu d’émotions. Le muscle de sa mâchoire tressaute et les tendons de son cou sont près de craquer tandis qu’il se racle la gorge.

– Colton…

Le regard assassin que ses yeux vitreux posent sur moi me réduit au silence.

– C’est bon, Rylee. Il faut que tu partes maintenant

Il prononce cette sentence d’un ton neutre. Aussi vidé de substance que son regard.

Mon cœur défaille. Que lui est-il arrivé ? Quel souvenir, pour anéantir cet homme vibrant de passion ?

– Colton…

Mon ton est suppliant.

– Va-t’en, Rylee. Je ne veux pas de toi ici.

Ma lèvre inférieure se met à trembler. Je ne peux pas croire qu’il pense ce qu’il dit après la soirée et la nuit que nous avons passées. J’ai vu ses sentiments dans ses yeux hier soir. J’ai senti dans sa façon d’être ce qu’il ressentait pour moi. Et maintenant… je le regarde, sidérée. Je ne reconnais plus l’homme qui se tient devant moi.

Je ne sais pas trop quoi faire. Quand je fais un pas en avant, je l’entends grincer des dents. J’ai travaillé avec des enfants traumatisés, mais là, je sors de mon domaine. Je baisse les yeux sur mes mains crispées l’une sur l’autre.

– Je veux juste t’aider.

– Fous le camp !

Son rugissement me fait relever la tête si brusquement que j’ai le temps de saisir l’étincelle de colère brute qui ranime ses yeux morts.

– Fous le camp, bordel ! Je ne veux plus te voir ! Je n’ai pas besoin de toi !

Je me fige, paralysée par cette colère injustifiée.

– Tu ne penses pas ce que tu dis.

– Un peu que je le pense !

Il hurle et le son de sa voix résonne sur les carreaux de pierre. Nous nous regardons fixement tandis que je digère ce qu’il vient de dire. Il s’avance vers moi, menaçant, mais je me contente de le regarder sans bouger, en secouant la tête. Il jette la serviette de toilette en jurant, le tintement des flacons de verre qu’elle renverse résonne dans le silence absolu de la salle de bains. Il me regarde de nouveau en serrant et desserrant la mâchoire. Quand il parle, son ton est terriblement cruel.

– Je t’ai baisée, Rylee, et maintenant j’en ai assez de toi ! Tu étais prévenue, je t’avais dit que c’était tout ce dont j’étais capable,
chérie…

Il fronce les sourcils un instant quand les larmes qui brûlaient ma gorge me montent aux yeux et se mettent à couler sans que je puisse les retenir. La dureté de ses paroles me retourne l’estomac et me déchire le cœur. Ma tête ordonne à mes jambes de bouger, de partir, mais mon corps ne veut rien entendre. Comme je reste plantée là, en pleine sidération, il attrape mon sac sur le meuble du lavabo et me le colle dans les bras en me poussant dehors.

– Barre-toi !

Il serre les dents. Sa respiration est haletante. Son pouls bat sur sa tempe. Ses poings se serrent.

– J’en ai déjà marre de toi. Tu ne vois pas que tu m’ennuies ? Tu as rempli ton office. Un moyen de me distraire vite fait pour passer le temps. Maintenant, c’est fini. Tire-toi !

Les yeux aveuglés par les larmes, j’attrape mon sac et je dévale les escaliers sans regarder où je vais. Je sens le poids de son regard dans mon dos. Je traverse la maison en courant, la gorge serrée et incapable de réfléchir. Ma poitrine me fait si mal que la douleur irradie à chaque respiration que je prends. Je suis en pleine confusion, l’humiliation est insupportable. Et mes regrets sont immenses parce que je pensais que ce que nous partagions avait vraiment du sens.

Je me retrouve brutalement devant la porte, dans le soleil brillant du petit matin, mais j’ai l’impression d’être dans le noir. Je titube, laisse tomber mon sac et tombe sur les genoux. Je reste comme ça sans bouger, les yeux ouverts sur ce matin splendide sans rien voir de sa beauté.

Je ne retiens pas les larmes qui ruissellent sur mon visage.

Ni l’humiliation qui m’anéantit.

Et je sens mon cœur voler en éclats.