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vendredi 25 novembre 2016

La loterie de l'amour - Lisa Kleypas

Éditeur : J'ai lu pour Elle
Sortie : 1 novembre 2016

Prononce mon prénom.
Dis-le juste une fois.












Dissimulé derrière une tenture, Derek Craven observe la salle de jeu où se presse une foule élégante. Cette idée de donner un bal masqué était fameuse : il y a encore plus de monde que d’habitude ! Chaque soir, son casino draine les joueurs les plus acharnés de Londres - et les plus fortunés... Mais chaque soir, c’est lui le véritable gagnant ! Né dans le ruisseau, élevé par des prostituées et des voleurs à la tire, il est à présent l’un des hommes les plus riches d’Angleterre. Et l’un des plus solitaires...


Soudain son regard accroche une silhouette féminine vêtue de velours bleu nuit. Du visage dissimulé par un masque, il n’aperçoit qu’une bouche pulpeuse, dont le sourire dévoile des dents parfaites. La chevelure auburn met en valeur un teint de lait et cascade sur des épaules nues. Le décolleté audacieux permet d’apprécier une poitrine irrésistible... Lorsque l’inconnue s’approche de l’endroit où il se cache, Derek ne peut s’empêcher de tendre la main pour l’attirer vers lui... 

 



Il s'agit ici d'une chronique particulière parce que ce livre est pour moi un livre culte. Alors pas de points forts , pas de points faibles. Tout dans ce livre pour moi est génialissime.



En fait si, il y a un point faible, c'est le titre. Il n'est pas du tout représentatif du livre. Plus que cela, je pense même qu'il le dessert.


Je l'ai tellement lu, relu et à chaque fois, à chaque passage je pousse toujours ces mêmes petits soupirs. J'entends encore Derek s'adresser à son héroïne :


« — Monsieur Craven, gémit-elle, lorsqu'il se mit lui embrasser la gorge.
En guise de réponse, il pressa son front contre le sien.
Prononce mon prénom. Dis-le juste une fois.
Derek...
Il resta un moment immobile, puis il effleura chacune de ses paupières d'un baiser.
-Je vous oublierai, Sara Fielding, dit-il d'une voix rude. Mais cela sera très douloureux. »



 

A partir de là, pour moi il n'y a plus vraiment de chronique. À la limite des petits arghhh ARGHHHH après une si belle déclaration.


Bon, j'arrête de me disperser et je vous dirai LES RAISONS qui en font un livre coup de cœur :



  • Derek. Derrière ces cinq lettres, il y a le héros de romance historique. Il est parfait. C'est un homme fracassé par la vie et les bas fonds de Londres. Loin de le fragiliser, ça lui a donné une armure que personne n'a jamais lézardée jusqu'à...
    • La romance. Elle est digne pour moi des grands classiques anglais du 19ème siècle. Alors bien sûr le style est très différents. Tout n'est pas policé mais j'ai eu la même impression de lire un classique et ça dès ma première lecture.
    • La Passion. Vous vous doutez qu'étant donné le titre de mon blog, j'adore ce sentiment en littérature. Ici c'est du 100%. On est littéralement happé par la passion, par leur passion.

    Son seul point faible serait de l'avoir déjà lu et de ne plus connaître ce merveilleux sentiment de découverte .

    Bref

    Qu'est ce qu'un livre culte ?

    Il s'agit d'un livre qui te transporte, quelque part même, il te change. Il amène un univers dont tu as du mal à t'extraire. Une perfection qui te procure un vrai PLAISIR de lecture. En fait, il s'agit d'un LIVRE INOUBLIABLE.


 







C'est pourquoi, uniquement dans l'intérêt de mes recherches... pour élargir mon champ d'expérience... j'ai pensé que vous accepteriez peut-être... de m'embrasser.
La tentation était forte. Derek avait du mal à contrôler les pensées qui envahissaient son esprit. De toutes les femmes qu'il avait connues, aucune ne l'avait jamais autant ému. Depuis le début de son ascension sociale, il s'était servi de certaines candeurs féminines, pour le plaisir et le profit! Et il avait été utilisé à son tour. Mais le jeu auquel il était si habile avait toujours été transparent pour ses partenaires.
Sara Fielding ne savait pas qui il était et combien elle devait le craindre.
Pourtant il était convaincu dès à présent qu'il se devait de la protéger de lui-même. Mais pourquoi, se demanda-t-il encore, avoir tant d'égards pour cette femme, lui qui était habituellement si féroce ? Or, à l'instant même où il se posait cette question, il en connaissait déjà la réponse. Il savait que Sara méritait plus de soins et de délicatesse que la plupart des personnes qu'il avait rencontrées. Curieusement cette réflexion le soulagea... Alors il lui effleura le visage avec une infinie douceur. Elle avait la peau aussi fine que de la soie...
Mademoiselle Fielding, dit-il d'une voix rauque, je voudrais faire bien plus que vous embrasser.
Elle baissa les paupières d'un air embarrassé.
Je voudrais vous emmener dans mon lit, poursuivit-il. Et vous garder avec moi jusqu'au matin. Mais vous... et moi...
Il secoua la tête et son sourire malicieux réapparut.
Faites votre « recherche » avec Kingswood... souris! Acheva-t-il.
Il la refusait. Sara en rougit d'humiliation :
Je... je ne demandais pas d'aller dans votre lit. Je demandais simplement un baiser. Un baiser n'est pas une demande extraordinaire.
Pour vous et moi, dit-il en la relâchant, un baiser serait une erreur.






Je voulais être une autre, expliqua Sara. Le genre de femme avec qui vous... danseriez... et que vous désireriez. Et même maintenant... je ne regrette pas ce que j'ai fait. Vous n'êtes peut-être pas attiré par Sara Fielding, mais au moins vous éprouvez quelque chose pour la femme que je représentais, et ça...
Vous croyez que je ne vous désire pas? demanda-t-il d'une voix rauque.
Depuis que vous avez refusé de m'embrasser, ce matin...
C'est donc ça ? Vous vouliez vous venger parce que je ne...
Craven semblait buter sur les mots. Lorsqu'il retrouva la parole, sa voix avait repris son accent cockney :
Mais n'avez-vous pas compris que je suis comme un chien frustré.
Un chien frustré ?
Arraché en plein accouplement. Je vous désirais, ce matin, petite allumeuse, dit-il lui tenant le visage entre ses poings serrés. Je vous désire depuis l'instant où je... Restez tranquille ! Rugit-il. Ne bougez pas, ou je ne pourrai plus m'arrêter. Écoutez-moi. Je vais vous laisser aller... et vous allez partir. Pour de bon. Ne revenez plus au club.
Jamais?
Jamais. Retournez dans votre village.
Mais pourquoi? demanda Sara, des larmes plein les yeux.
Parce que je ne peux pas... (Il s'arrêta, la respiration sifflante.) Ne pleurez pas !
« Ne bougez pas. Ne pleurez pas. Ne revenez pas... » Sara le fixait de ses yeux bleus étincelants. Elle était ivre d'émotion.
Je ne veux pas partir, dit-elle.
Derek avait du mal à se contrôler. Il ne voulait pas faire du mal... à cette jeune fille qu'il trouvait si bouleversante soudain... pourtant il était sur le point de lancer le peu d'honneur qu'il possédât.
Que voulez-vous, Sara? Ça? fit-il en se plaquant contre elle. Voilà ce que vous obtiendrez de moi. Je vais tout de suite coucher avec vous et vous renvoyer immédiatement après, souillée et malheureuse, à Kingswood. C'est ça que vous voulez, vous faire sauter par un type comme moi ?
Il la serra davantage, s'attendant qu'elle le suppliât de la laisser. Au lieu de quoi, il sentit le corps de Sara s'abandonner et s'offrir à lui. Il essuya une larme avec ses doigts, puis, abaissant la bouche, lécha la joue salée. Ça allait arriver. Il ne pouvait pas s'empêcher.
Passant la main sous sa robe, il effleura son ventre, le haut de ses cuisses tout en couvrant ses seins et sa gorge de baisers avides. La jeune fille sursauta, mais Derek l'immobilisa jusqu'à ce qu'il atteignît sa douce intimité. Elle se mit à pousser alors de petits gémissements impudiques qui ne firent qu'enflammer davantage Craven.
Lorsqu'elle comprit qu'il ouvrait son pantalon, elle enfonça les ongles dans l'épaisseur de son veston. Le temps s'arrêta. Elle eut l'impression que le monde tanguait, puis le vertige s'intensifia. Elle perdit le souffle.
Sara, répétait-il. Sara...
Monsieur Craven ? Appela une voix d'homme.
Consciente qu'il y avait quelqu'un dans l'embrasure de la porte, Sara tenta de se redresser. Elle voulut s'asseoir, mais Derek l'en empêcha, la masquant de son corps.
Qu'est-ce que c'est ? Gronda-t-il.
Je ne vous aurais pas dérangé, monsieur Craven, dit Worthy, gardant le visage détourné, mais on dit qu'Ivo Jenner a été vu dans le club. Sachant qu'il cherche la bagarre, j'ai cru bon de vous en informer.
Derek garda longuement le silence.
File. Je m'occuperai de Jenner... s'il est ici, ajouta-t-il sur un ton sarcastique.
Derek Craven regarda Worthy avec une petite grimace. En fait, il soupçonnait le factotum d'avoir inventé une ruse pour sauver Sara.
Monsieur, dois-je faire avancer une voiture pour... ?
Worthy s'arrêta, répugnant à prononcer le nom de Sara.
Oui, dit Derek. Tu peux nous laisser, Worthy.
Le factotum sortit sans demander son reste.
Sara ne parvenait pas à faire cesser ses tremblements. Agrippée aux épaules de Craven, elle enfouit le visage contre la peau tiède de sa gorge. Elle n'avait encore jamais souffert de désir inassouvi. Et elle avait terriblement mal! Jamais elle n'avait éprouvé une telle souffrance. Bien qu'elle s'attendît que Craven se montrât cruel, il fut d'abord gentil, la tenant serrée contre lui et lui caressant le dos.
Chien frustré, ricana-t-il. Mais, vous verrez, dans quelques minutes, ça ira mieux.
Je n'arrive pas à retrouver une respiration normale, dit-elle, en se tordant contre lui.
Il lui bloqua les hanches et pressa la bouche contre sa tempe.
Restez tranquille, chuchota-t-il.
Une fois Sara calmée, l'humeur de Derek changea, et il la repoussa brutalement.
Couvrez-vous, dit-il en se redressant. Quand vous serez prête, Worthy vous mettra en voiture.
Tandis que Sara s'empêtrait dans ses vêtements, Derek l'observait du coin de l'œil, puis il se leva pour rectifier sa propre tenue. S'approchant d'un miroir, il arrangea sa cravate et passa les doigts dans ses cheveux ébouriffés afin d'être à peu près présentable.
En revanche, Sara avait l'impression d'être dans un état pitoyable. Sa robe était toute froissée et sa savante coiffure n'était plus que mèches folles en bataille.
Peut-être pourrions-nous faire comme si rien ne s'était passé, dit-elle d'une voix presque tranquille.
A ces mots, elle se sentit à nouveau tremblante. Des sanglots montaient en elle et menaçaient de lui faire perdre toute contenance.
C'est bien mon intention. Mais ça ne change rien à ce que j'ai dit. Ne revenez pas, mademoiselle Fielding.




Il faut que vous partiez, Sara... parce que je veux vous tenir ainsi jusqu'à ce que vous vous fondiez en moi. Je vous veux dans mon lit, je veux que votre odeur imprègne mes draps, que vos cheveux se répandent sur mon oreiller. Je veux vous enlever votre innocence. Que pour tout autre que moi vous soyez salie...
Sara posa la main sur sa joue.
Et si, moi, je voulais la même chose? Murmura-t-elle.
Non, s’écria-t-il, en posant la bouche sur son cou. Si vous étiez à moi, je ferais de vous quelqu'un que vous ne reconnaîtriez pas. Je vous blesserais et je ne le veux pas. Mais, surtout, ne soyez pas humiliée. Je ne rêve que d'une chose : vous posséder ! Je ne vous repousse pas... Mais, allez-vous-en!
Sur quoi, il la serra contre lui, et Sara sentit combien il la désirait. Combien il brûlait d'amour pour elle...
C'est pour toi, marmonna Derek. Pour toi seule.
Lui saisissant la main, il la posa sur sa large poitrine. Malgré les épaisseurs de ses vêtements, elle sentait les battements de son cœur. Elle se pressa tout contre lui, et il retint son souffle.
Jamais un homme ne devrait s'approcher si près de l'enfer, balbutia-t-il. Mais même avec le diable me soufflant de te prendre, je ne peux pas le faire.
S'il vous plaît... haleta-t-elle.
Ces mots le rendirent presque fou. Il prit possession de sa bouche. Elle glissa ses doigts dans les boucles noires de Derek. Elle sentait leurs cœurs battre à l'unisson, elle humait l'odeur enivrante de cet homme, et elle eut brusquement l'impression de perdre toute sa raison. Plus rien n'importait... Toute retenue l'abandonna. Combien de temps restant ainsi à l'embrasser, sa bouche parfois douce, parfois brutale, ses mains s'égarant sous son manteau ? Sara n'aurait su le dire. Elle avait les jambes qui vacillaient, la terre se dérobait et, sans le soutien de ses bras, elle n'aurait pu tenir debout.
Monsieur Craven, gémit-elle, lorsqu'il se mit lui embrasser la gorge.
En guise de réponse, il pressa son front contre le sien.
Prononce mon prénom. Dis-le juste une fois.
Derek...
Il resta un moment immobile, puis il effleura chacune de ses paupières d'un baiser.
Je vous oublierai, Sara Fielding, dit-il d'une voix rude. Mais cela sera très douloureux.




Ma présence vous est-elle véritablement intolérable ? dit Sara avec une petite voix.
Oui, je préférerais crever que de passer une nuit sous le même toit que vous !
Vous me détestez à ce point?
A la vue de son ravissant petit visage, Derek se mit à suffoquer. La joie d'être près d'elle faisait bouillonner son sang et, tout en lui pétrissant les épaules, il rêvait à des endroits plus secrets de son corps.
Non, je ne vous déteste pas, dit-il d'une voix presque inaudible.
Monsieur Craven, vous me faites mal.




Écoutez-moi, dit-elle, la voix tremblante d'émotion. Vous ne pouvez pas changer la vérité. Vous pouvez agir comme si vous étiez sourd et aveugle, vous pouvez vous éloigner à jamais de moi, mais la vérité demeure. Je vous aime.
Elle sentit un frémissement le parcourir.
Je vous aime, répéta-t-elle. Ne vous mentez pas et ne me mentez pas en prétendant que vous me quittez pour mon bien. Ne refusez pas cette petite chance de bonheur. Si vous me demandez de vous laisser, je le ferai. N'ayez crainte ! Je vous regretterai chaque jour et chaque nuit, mais j'aurai la conscience tranquille. Je ne vous ai rien caché ni par peur, ni par orgueil, ni par entêtement. Pour une fois ayez la force de ne pas fuir. Restez avec moi, Derek. Laissez-moi vous aimer.
Pétrifié devant une passion qu'il ne pouvait se résoudre à accueillir, jamais il ne s'était senti si misérable. Peut-être réussirait-il à répondre à son attente, pendant un jour, une semaine. Mais pas davantage. Il avait vendu son honneur, sa conscience, son corps, pour échapper à son destin. Et, à présent, avec toute sa fortune, il ne pouvait pas racheter ce qu'il avait sacrifié. S'il avait été capable de verser des larmes, il aurait pleuré. Il sentit un froid mortel lui envahir la région du cœur.
Lorsqu'il se dégagea de son étreinte, Sara émit un son inarticulé. Il l'abandonna comme il avait abandonné les autres, sans se retourner. Trop abasourdie pour penser à ce qui allait advenir ensuite, Sara regagna la salle de bal. Derek n'y I était pas. Où avait-il disparu? Où s'était-il enfui? Ravalant sa peine, elle arbora un sourire vide, dansa avec différents partenaires et échangea des propos : insignifiants.


Pourquoi prends-tu cet air? demanda-t-il en plissant les yeux.
Je commence seulement à saisir à quel point tu es riche ! S’esclaffa-t-elle, effarée. C'est effrayant !
Tu t'y habitueras.
Je ne crois pas.
Tu es compromise, chérie, dit-il d'un ton léger. Trop tard pour changer d'avis.
Je peux vivre... même compromise! rétorqua Sara. Où sont mes vêtements? ajouta-t-elle en se levant brusquement.
Tu as dit que, de toute façon, tu voulais rester avec moi, plaida-t-il, le visage soudain figé.
A l'époque, dit-elle en s'approchant de la cheminée, je ne savais pas qu'il y avait deux châteaux. Ça dépasse l'entendement ! Je ferais mieux de retourner à Greenwood Corners.
Cependant Derek l'avait suivie et, l'empoignant par le haut des bras, il la fit pivoter vers lui.
Quoi ? Haleta-t-elle devant son visage dur. Qu'est-ce qu'il y a...
Je ne te laisserai pas partir.
Sa voix était calme, mais son corps était tendu à l'extrême et il lui faisait mal aux bras.
Je ne veux pas te quitter. Voyons, je plaisantais!
Elle avait découvert le défaut de la cuirasse. Avec quelques mots inconsidérés, elle avait atteint les gouffres intimes qu'il savait si bien cacher. Tandis qu'elle essayait de l'apaiser, il la regardait sans un mot.
Je ne plaisanterai plus, je te promets. Ne... ne me tiens pas comme ça, tu me fais mal.
Il relâcha son étreinte et respira profondément. Finie, la paix de la soirée. Ils étaient redevenus tout à coup des étrangers.
Pour rien au monde je ne te quitterais, murmura Sara. Tu ne me fais pas confiance, n'est-ce pas?
J'ai connu tellement de femmes perfides, dit Derek d'une voix enrouée.
Il venait de mettre le doigt sur ce qui les séparait : son incapacité à lui faire confiance.
Essaie, c'est tout ce que je te demande.
Bravant sa résistance, elle se pencha vers lui et pressa l'oreille contre son cœur battant. Foi, constance, confiance... Il ignorait tout de ces vertus. Il faudrait les lui apprendre.
Tu es beaucoup trop matérialiste, chuchota- t-elle. Tu ne crois qu'à ce que tu vois ou touches. Ce n'est pas ta faute. Il t'a bien fallu être comme ça, je le sais. Il fallait que tu puisses résister. Mais, maintenant tu peux avoir confiance en moi. Essaie au moins...
Je ne sais pas si je peux changer.
Tu as déjà changé, dit-elle en souriant.
Derek observa un long moment de silence.
Tu as raison, reconnut-il enfin.



D'un geste brusque, il lui saisit la cheville et se mit à la tirer à lui.
Viens ici... dit-il. Tu as des devoirs d'épouse à remplir.
Je n'ai pas fini de parler ! dit-elle, s'accrochant au bord du matelas.
Moi oui. Lâche ça! ordonna-t-il en la tirant doucement par la jambe.
Sara roula sur le ventre et, le sentant ramper sur elle, elle s'étouffa de rire.
Comme ça, tu ne pourras rien faire, gloussa- t-elle. Et je ne me retournerai pas.
Derek sourit de son innocence. Écartant ses longs cheveux, il lui baisa la nuque.
Je ne veux pas que tu te retournes, chuchota- t-il.
Se soulevant légèrement, il posa les mains sur les épaules de la jeune femme et se mit à la masser.
C'est bon, soupira Sara. Oh... n'arrête pas.
Elle tourna la tête sur le côté et respira profondément. Accroupi au-dessus d'elle, les mains sur le renflement de ses hanches, les lèvres frôlant son oreille, Derek en suivit la courbe du bout de la langue, puis s'aventura à l'intérieur. L'espace d'une seconde, tout bruit s'arrêta, et Sara fut parcourue d'un frisson. Quand il retira sa langue, la chaleur de son souffle et le timbre de sa voix lui parurent plus intenses encore.
Tu aimes ça? Chuchota-t-il.
Je... je ne sais pas.
Derek rit et recommença. Sara aurait voulu se retourner, mais il glissa une main sous ses hanches, puis entre ses cuisses. Lorsqu'elle essaya à nouveau de bouger, il enfonça les dents dans son cou, et l'immobilisa.
Reste comme ça, dit-il. J'aime cette vue de toi.
Non, murmura-t-elle, croyant qu'il la taquinait.
Ronde, douce, ferme... Tu as un dos magnifique et des formes si généreuses...
Puis Derek se colla au corps de Sara, et elle agrippa le matelas. Elle sentait une extraordinaire tension monter en elle... quelque chose lui échappait, quelque chose d'inconnu. Puis Derek s'approcha plus encore et voulut la posséder.
Comme ça, dit-il en lui remontant les hanches. N'aie pas peur... ma chérie... je ne te ferai pas mal.
A la fois choquée et excitée, Sara cambra le dos pour lui faciliter les choses. Il la chevaucha, tout en lui caressant les seins et le ventre. Sara laissa tomber la tête, étouffant ses cris dans le matelas. Quelques poussées de plus et elle atteignit la plénitude du plaisir, tandis qu'il la suivait dans les profondeurs de l'extase.