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mardi 26 août 2014

Rainbow Valley Tome 1 : Un Cowboy à l'Horizon de Jane Graves





 Luke Dawson a quitté cette petite ville depuis bien longtemps. Il a tout laissé derrière lui... hormis le souvenir d'une nuit de passion qu'il avait partagée avec Shannon...












(Traduction forum BdP)

Rainbow Valley, au Texas, a toujours été un refuge pour les animaux - et
Shannon North, directrice du refuge local, entend bien à ce que cela reste ainsi. Mais avec les donations en chute libre et de plus en plus d'animaux ayant besoin d'un foyer, Shannon commence à craindre de ne pas être la sauveuse dont le refuge a besoin. Lorsqu'un sombre, grand et séduisant cowboy de son passé vient à la rescousse, elle sait qu'accepter son aide pourrait lui coûter un lourd prix : son cour.
Luke Dawson a quitté cette petite ville depuis bien longtemps. Il a tout laissé derrière lui... hormis le souvenir d'une nuit de passion qu'il avait partagée avec Shannon. Alors qu'il s'apprête à devenir le champion du monde de montage de taureau, la gloire et la fortune sont à portée de main. Mais lorsqu'une crise le ramène à Rainbow Valley, Luke retrouve la gentille fille qui lui avait volé - et brisé - son cœur. Et tandis que le désir reprend le pas, de vieux secrets resurgissent, et Luke doit choisir entre le futur dont il a toujours rêvé et la seule femme qu'il a jamais aimée. 

 
Une très agréable surprise !
Une auteure et une collection je ne connaissais pas et je vous conseille de faire le détour si ce n'est pas déjà fait.
Aaaah …. (soupirs) Les cow-boys solaitaires des temps modernes, ils ont autant de charme que les premiers.
Luke est juste à craquer !!!
Alors certes, rien de nouveau sous le soleil mais quand c'est bien fait, on ne serait bouder son plaisir. Et du plaisir, j'en ai à la lecture de ce roman.
La fin où le héros « craque » est juste topissisme.

A découvrir.


— As-tu seulement idée de ce que j ‘ai ressenti quand j ‘ai su que tu étais parti ?
Luke détourna le regard. Qu’aurait-il pu faire d’autre que partir ? Il n’avait pas eu le cran d’affronter Shannon pour l’entendre lui dire ce qu’elle lui aurait certainement dit de nouveau ce soir. « J’adore coucher avec toi, mais personne ne doit le savoir. Tu comprends, n’est-ce pas ? » S’il l’avait entendu prononcer encore ces paroles, il serait mort une deuxième fois.
— Si j’en crois ta réaction ce soir, répondit Luke, je pense que tu as été soulagée par mon départ.
— Non, répondit-elle à voix basse. Je n’ai pas été soulagée. Tu m’as manqué, Luke.
Il se souvint de lui, au volant de la Mustang pourrie dans laquelle il avait entassé ses maigres possessions, essayant de se persuader qu’il n’en avait rien à foutre de Shannon, qu’il ne l’aimait pas et qu’il ne voulait plus jamais la revoir. Et il se souvint, avec une égale lucidité, qu’il pleurait en conduisant.
Elle tourna la tête et le dévisagea intensément, comme si elle cherchait au fond de lui quelque chose qu’elle avait du mal à localiser.
— Tu ne me crois peut-être pas, dit-elle, mais tu avais de l’importance pour moi.
Luke sentit un maelstrom d’émotions tourbillonner à l’endroit exact que cherchait Shannon. Mais il n’était pas question qu’elle y ait de nouveau accès. Jamais. Il entendait bien garder cet endroit cadenassé jusqu’à la fin des temps.

— J’avais de l’importance ? répéta-t-il en ricanant. Tu appréciais ma présence pour une seule raison. Tu étais tellement coincée que tu en avais du mal à respirer et tu ne rêvais que d’une chose, t’encanailler. Tu as couché avec moi pour te rebeller contre le monde.
— Tu le penses vraiment ?
— Et comment !
— Et toi, pourquoi tu as couché avec moi ?
— Je suis désolé de te l’annoncer comme ça, mais j’avais juste envie de tirer un coup. C’est tout.
Il vit qu’il l’avait blessée. Tant pis pour elle. Il se leva et se dirigea vers la porte.
Shannon se leva à son tour.
— Et dire que tout ce temps, j’ai cru que je t’avais brisé le cœur.
— Je n’ai pas de cœur, chérie.
Sur ces mots, il quitta l’appartement. Il se dirigea rapidement vers son pick-up en essayant d’oublier ce qui venait de se passer, mais il était le jouet de tout un tas de sentiments. Il était surpris que la jeune femme ait mis sur le tapis la nuit dans le grenier à foin. Il pensait que cet événement avait eu si peu d’importance pour elle qu’elle l’avait oublié.
Tu avais de l’importance pour moi.
Il n’en croyait pas un mot. S’il avait vraiment eu de l’importance pour elle, elle n’aurait pas agi comme une pécheresse. Elle se souciait beaucoup plus de ce que pensait sa mère que des sentiments de Luke.
Ça n’avait pas changé.



L'extrait :
Elle remonta l’allée et se mit à pleurer avant même d’avoir atteint la route. Elle fut rapidement aveuglée par les larmes ; elle arrêta son véhicule sur le bas-côté et s’essuya les yeux sur ses manches. Elle se sentait tellement impuissante qu’elle avait du mal à respirer.
Je suis juste un pathétique chien errant que tu t’es sentie obligée de recueillir.
Non. Bien sûr que non. C’était tellement plus que ça. Elle lui avait dit la vérité. Elle l’aimait. Elle l’aimait tellement qu’elle en perdait l’équilibre quand elle pensait à lui. Mais elle ressentait le même sentiment affreux que celui qui l’assaillait dans ses cauchemars quand elle ne pouvait rien faire pour soulager les animaux à l’agonie.
Luke avait raison. Elle voulait qu’il arrête de souffrir. Mais pas parce qu’elle éprouvait le besoin mal placé de le sauver. Elle voulait qu’il vive, qu’il apprenne à aimer. À l’aimer, elle. Elle voulait le toucher, le tenir dans ses bras, trouver un moyen de le débarrasser à jamais de ses souvenirs afin qu’ils puissent avancer ensemble. Mais il partait, emportant avec lui des souvenirs qui le hanteraient toute sa vie.
Et elle ne pouvait rien faire pour l’arrêter.


Il resta immobile dans cette maison repoussante, le souffle court, les muscles raides et douloureux. Par la fenêtre, il vit Shannon monter dans sa voiture et partir. Le désespoir le submergea et ses jambes se mirent à trembler. Il avait besoin de s’asseoir mais il ne supportait pas l’idée de toucher ces meubles crasseux. Il n’avait qu’une idée en tête : fuir.
Il quitta la maison en contournant le trou dans le plancher de la véranda miteuse qui était à l’origine des horreurs qui avaient suivi. Une fois parvenu à son pick-up, il se retourna pour contempler l’endroit affreux dans lequel il ne pouvait envisager rester une seconde.
Il avait envie d’y mettre le feu, de lancer une allumette enflammée sur la véranda et de regarder la maison s’embraser. Il voulait la voir brûler jusqu’à ce qu’il ne reste d’elle qu’un tas de cendres que le vent disperserait. Il voulait qu’il n’y ait plus sur la propriété que des silhouettes d’arbres calcinés et de l’herbe noircie balayée par le vent. Il souhaitait si fort que ça arrive qu’il aurait juré sentir l’odeur du bois brûlé. Mais le feu ne se cantonnerait pas à la maison de son père ; la terre était si sèche que la moindre étincelle pouvait initier un incendie qui consumerait la vallée tout entière.
Il monta dans son pick-up. Il dut s’y reprendre à trois fois pour mettre la clé dans le contact. Mais au lieu de démarrer, il replia les bras sur le volant et posa la tête dessus.
Elle sait, elle sait, elle sait, elle sait…
Cette pensée tournait en boucle sans sa tête. Les choses qu’il avait gardées pour lui pendant toutes ces années, les choses affreuses qu’il s’était juré d’emporter dans la tombe avec lui…
Et maintenant Shannon savait ce qu’il était, à quel point il était détruit par son père, à quel point ces souvenirs entachaient chacune de ses pensées. Depuis qu’il avait quitté Rainbow Valley, chaque fois qu’une femme posait la main sur lui, il dissociait son corps de son esprit, afin qu’elle ne puisse atteindre que son corps et pas son âme, parce que cette dernière était si abîmée qu’elle se serait désagrégée au moindre effleurement.
Jusqu’à maintenant. Jusqu’à Shannon.
Je t’aime.
Il avait beau tourner et retourner ses mots dans son esprit, il n’arrivait pas à les croire. Il savait ce qui la faisait avancer et frémir, ce qui la faisait courir. Ce n’était pas l’amour mais la pitié. Comme celle qu’elle ressentait pour les animaux maltraités qu’elle recueillait. Et même si ça avait été vraiment de l’amour, il avait tout détruit. Il lui avait révélé la profondeur de sa blessure, qui était plus béante que tout ce qu’elle aurait pu imaginer. Il ferma les yeux et pressa les mains sur ses tempes. Oublie tout, oublie tout, oublie tout…
Il aurait tout donné pour ça. Il aurait voulu fracasser tous ses souvenirs à coups de marteau, afin d’en faire de très petits fragments très éloignés de la réalité.
Il ne pourrait plus jamais regarder Shannon en face. Au mieux, il lirait en elle cette pitié qui lui avait toujours flanqué la nausée. C’était pour ça qu’il devait partir, quitter cette ville le plus vite possible. Et cette fois-ci, aucune puissance au monde ne pourrait le faire revenir.


L'extrait :
— Je me suis mise dans une situation délicate pour toi, reprit Shannon. J’ai dit à tout le monde que tu n’étais plus le gamin qu’ils connaissaient, que tu n’étais pas ton père et qu’ils étaient idiots de le croire.
— Je me fous de ce que pensent les gens, toi y compris. Et encore moins Russell.
— Ah oui ? Tu t’en fous ? Alors pourquoi est-ce que tu t’es battu ?
— Ce n’est pas moi qui ai commencé.
— Mais c’est bien toi qui as fini.
— C’est pour ça que tu es là ? Pour défendre Russell ?
— Je ne le défends pas !
— D’accord. Comme tu veux. Tu m’as déjà dit que tu étais furieuse que je l’aie frappé. Si tu as fini, pourquoi est-ce que tu es encore là ?
Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais ne trouva rien à dire.
— Je suis juste un gamin con et coléreux qui ne maîtrise pas ses poings, dit le cowboy. Alors pourquoi tu perds ton temps avec moi ?
Elle n’en avait aucune idée. Elle avait vu son pick-up, s’était mise en colère et…
— Je suis prêt à quitter cette ville pour de bon, poursuivit Luke. Je parie que tu es ravie, non ?
Non. Elle n’était pas ravie. Elle était furieuse après lui, elle serrait si fort les poings que ses ongles la blessaient, mais à l’idée qu’il parte…
— Alors pourquoi est-ce que tu ne reprends pas ta vie en oubliant que je suis revenu ?
— Je… je ne sais pas, balbutia-t-elle.
— Tu ne sais pas ? Tu ne sais pas ? Alors pourquoi est-ce que tu ne fiches pas le camp d’ici et tu ne me laisses pas tranquille ?
— Parce que je t’aime !
Pendant quelques instants, un silence de mort régna dans la maison. Luke était immobile, abasourdi. Shannon n’arrivait pas à croire qu’elle ait dit ça. Elle avait parlé sans réfléchir, mais elle savait qu’elle avait dit la vérité.
Elle l’aimait. Elle ne savait pas depuis quand. Peut-être depuis le rodéo. Peut-être depuis qu’il avait sauvé Peluche. Peut-être depuis qu’il lui avait montré son endroit secret. Peut-être qu’elle l’aimait depuis l’adolescence et qu’elle l’avait toujours aimé. Elle n’en avait aucune idée. Elle savait juste qu’elle l’aimait et que c’était pour ça qu’elle était là.
Sa colère s’évanouit. À la place, il n’y eut plus que le soulagement de s’avouer enfin ce qu’elle ressentait depuis des semaines. Et malgré ce qui s’était passé la veille au soir, elle savait qu’il l’aimait aussi. Elle le savait.
Maintenant, elle voulait juste comprendre comment l’homme qu’elle connaissait si bien avait pu faire une chose aussi répréhensible alors qu’elle savait au fond d’elle qu’il était différent. Mais le regard de Luke devint dur et la jeune femme fut parcourue par un frisson d’appréhension. Un rire moqueur s’échappa des lèvres du jeune homme.
— Tu m’aimes ? dit-il. Non, tu ne m’aimes pas. Je suis juste un pathétique chien errant que tu t’es senti obligée de recueillir.
Elle recula.
— Quoi ?
— C’est toujours ce que tu fais. Tu ne supportes pas de voir souffrir de pauvres créatures sans défense. Regarde autour de toi. Je suis plus pathétique que bien des hommes.
— Mais de quoi tu parles ? Cet endroit n’est pas toi !
— Si j’en crois les habitants de cette ville, si.
Elle se rapprocha de lui, le cœur battant à tout rompre.
— Qu’est-ce qu’il t’a dit ? Qu’est-ce que Russell t’a dit hier soir pour te mettre dans cet état ?
— Il n’a rien eu à dire pour que j’aie envie de le frapper. Il n’a eu qu’à se pointer.
— Luke ! Je veux savoir ce qu’il a dit !
Le regard du jeune homme était dur et indéchiffrable mais il déglutit violemment.
— Il a dit que tu méritais mieux que le fils du poivrot local.
Shannon resta bouche bée. Elle savait que Russell se sentait menacé par Luke, mais de là à dire une chose pareille…
— N’aie pas l’air si surpris, ajouta-t-il. Après tout, tu pensais bien la même chose il y a quelques années.
— Je n’ai jamais pensé ça !
— Bien sûr que si.
— De toute façon, ça n’a aucune importance. Ce qui s’est passé il y a des années n’a aucun rapport avec ce qui se passe aujourd’hui. Oublie tout ça.
— Tu veux bien regarder autour de toi ? cria-t-il. Comment je suis censé oublier tout ça ?
— En comprenant que tu n’es plus un enfant. Ce qui s’est passé il y a longtemps n’a pas de prise sur l’homme que tu es devenu. À moins que tu ne lui en donnes.
Elle s’avança vers lui et posa la main sur son bras.
— Tout ça c’est de l’histoire ancienne, dit-elle gentiment. Il faut que tu oublies, Luke.
Il plissa les yeux et sa bouche s’étrécit sous l’effet de la colère.
— Oublier ? Tu penses que c’est facile ?

L'extrait :
— Oui ! s’écria-t-elle en prenant dans sa main dans les deux siennes. Evidemment que je le pense ! Je t’aime. Pourquoi est-ce que tu refuses de me croire ?
Une insondable tristesse envahit les traits de Luke et sa voix ne fut plus qu’un murmure.
— Parce que personne ne me l’a jamais dit.
Shannon était sidérée. Elle avait le cœur brisé à la pensée qu’un homme de trente ans n’ait jamais entendu ces mots. Elle l’enlaça et enfouit son visage dans le creux de son épaule en se jurant de le lui dire une centaine de fois par jour à partir de maintenant.